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THEME SPOTLIGHT

Origin Stories and Rejuvenated Characters

By Anne Besson

Fantasy loves to look back towards a mythical past and describe how worlds came into being. When it goes back to the very oldest sources, it often rejuvenates characters at the same time.

Corps

Retour aux origines

From epic-heroic fantasy, which favors pre-technological and anti-modern settings to historic fantasy, which reinvents the past, like the Belle Époque in Pierre Pevel’s Paris des merveilles (since 2003), via urban fantasy, with its tales of creatures from fairy tales, myths and folklore that have survived into our contemporary world (as in Bill Willingham’s comic series Fables, 2002-2015), the fantasy genre is profoundly interested in the question of origins.

 

It loves to look backwards in search of primordial archetypes, like primeval Ryhope Wood in Robert Holdstock’s Mythago Wood cycle (1987-2009). From the end of the Third Age, with the War of the Ring, in Tolkien to the last revolution of Robert Jordan’s Wheel of Time (1990), it tends to describes the ultimate struggle against evil, the last gleaming of the magical before the advent of a pacified but disenchanted world.

 

The future is often obstructed in fantasy. Tolkien, for instance, soon abandoned a projected sequel to The Lord of the Rings, because the Age of Men left him uninspired. Fantasy prefers prequels: by describing what came before, they allow readers to reconnect with a known story in the guise of puzzle in which the pieces fall into place before our eyes, or else to deepen our knowledge of a fictitious world through its myths and legends. That’s what we get in The Silmarillion (Tolkien, 1977), Tales from Earthsea (Le Guin, 2001), and Fire & Blood (George Martin, 2018), all books that were published after the main plot, which turns out to be the end of the story rather than the beginning.

Le Paris des merveilles, 1. Les Enchantements d'Ambremer
by Pierre Pevel, illustrated by Xavier Collette (2015) Éditions Bragelonne, 2015

Avant l’histoire, avant les mythes

Les œuvres de fantasy qui s'inspirent de la matière arthurienne vont ainsi s’attacher à mettre à jour ses sources celtiques et païennes : Marion Zimmer Bradley, dans son cycle d’Avalon, met d’abord en valeur un pouvoir féminin et naturel, en racontant l’histoire du point de vue de Morgane et Viviane, et un temps cyclique (Les Dames du lac et Les Brumes d’Avalon, 1983). Elle remonte ensuite toujours plus en amont, jusqu’à relier la légende médiévale et le mythe atlante (Les Ancêtres d’Avalon, par Diana L. Paxson, 2004).

 

Dans sa trilogie arthurienne, débutée avec Faucon de mai (1980), Gillian Bradshaw rappelle les récits celtiques sur Cuchulain ou Lug, en reprenant les orthographes archaïques des noms des personnages (Gwalchmai/Gauvain, Gwenhwyfar/Guenièvre, etc.). On trouve, encore, derrière la magie réapparaissant dans le XIXe siècle alternatif de Jonathan Strange & Mister Norell, une histoire ancienne, celle du Roi-Corbeau. Elle se lit dans les notes de bas de page du roman de Susanna Clarke, soit sous le texte principal.

Les Dames du lac, Les Brumes d’Avalon (The Mists of Avalon),
by Marion Zimmer Bradley (1997) Pygmalion, 1997 "By courtesy of Pygmalion"
2000
Gnomes of Troy portrays the youth of the French comic-book hero Lanfeust

Des personnages mythiques rajeunis

Une autre variante de "l’éternel retour en arrière" consiste pour les œuvres du genre, particulièrement celles qui s’adressent aux jeunes lecteurs, à imaginer l’enfance et l’adolescence de personnages mythiques. La littérature jeunesse aime à reprendre de tels mythes, pour combler les attentes d’un public avide de retour du familier, en assurant son rôle de transmission patrimoniale. Et à son tour, elle produit des mythes, les héros des lectures d’enfance pouvant acquérir avec le temps une stature "mythique". On rencontre ainsi de jeunes déclinaisons de personnages caractéristiques du genre, comme avec Gnomes de Troy, sur l’enfance des héros d’Arleston et Tarquin, Lanfeust, Cixi et C'ian (à partir de 2000), ou dans Les Légendaires (Patrick Sobral, à partir de 2004), un groupe de héros typiques (chevalier, princesse magicienne, etc.) en "version jeune", dans un monde dont tous les habitants sont devenus des enfants, suite à l’explosion de la Pierre de Jovénia.

 

Les romans de Rick Riordan choisissent une autre option pour "rajeunir" les dieux des différentes mythologies (antiques dans Percy Jackson, à partir de 2005, égyptienne dans Les Chroniques de Kane, à partir de 2010, nordique dans les Magnus Chase, à partir de 2015). Ils en font les parents cachés d’une nouvelle génération de héros, jeunes gens d’aujourd’hui – Percy Jackson est un avatar de Persée et fils de Poséidon, Annabeth est la fille d’Athéna, Luke le fils d’Hermès, etc. Enfin le personnage d’Arthur a suscité de multiples versions de son enfance fictionnelle depuis L’Epée dans la pierre du britannique T.H. White (1938), hilarant roman adapté en dessin animé par Disney (Merlin l’Enchanteur, 1963), jusqu’à la tétralogie L’Apprentie de Merlin de Fabien Clavel, à partir de 2010. Son mentor Merlin, personnage sans âge, mais souvent représenté comme un vieil homme, rajeunit lui aussi, dans Merlin de T.A. Barron (depuis 1996) ou la série télévisée du même nom (BBC One, à partir de 2008), dans laquelle le magicien, qui cette fois a le même âge que son maître Arthur, est obligé de dissimuler ses dons magiques décrétés hors-la-loi et passibles de la peine de mort.

The Legendaries, Comic Book by Patrick Sobral (2004-2019) Éditions Delcourt